Premiers coups de sécateur, premières impressions

Sep 23, 2006

Ca y est, le moment est venu de récolter les fruits d’une année de labeur… avons-nous bien travaillé ? Avons-nous fait les bons choix ? C’est le moment de vérité, on ne peut s’y soustraire !

Par exemple, vous pouvez voir sur la photo ci-dessus une de nos vignes dont j’ai travaillé le sol voilà 4 ou 5 ans.

L’ancien exploitant désherbait cette vigne, ce qui a provoqué l’érosion du sol. Il était impossible de passer dedant avec un chenillard tant le sol était creusé en milieu de rang. J’ai donc passé les charrues et ait remis le sol à plat en 2 ou  3 passages afin de pouvoir la cultiver / traiter au chenillard. La vigne ne s’en est toujours pas remise.

Après 3 années de biodynamie "intensive" pour remettre la vie du sol en route, l’herbe commence naturellement à pousser… La vigne est enfin remise sur le chemin des vins de terroir : ce n’est plus l’engrai qui nourrit la vigne, mais le sol – par l’activité minéralisante des micro-organismes – qui va pourvoir aux besoins de la plante. C’est un point de passage difficile pour la vigne, mais il est nécessaire pour obtenir de grands vins. Maintenant que le moteur de la fertilité est en route (activité microbienne du sol) , la vigne va pouvoir gagner de la vigueur et renouer avec un rendement honnête.

Nos premières impressions sur la vendange 2006:
La vendange se présente bien: les degrés sont beaux et les acidités (nécessaires à l’équilibre du vin) sont dans la bonne fourchette (entre 7,5 et 8 sur les premiers marcs). On est sur l’équilibre du Millésime 1998… pourvu que ça dure car 98 était magnifique. 2006 présente une maturité physiologique et phénolique plus avancées. On peut espérer des vins plus riches, en espérant qu’ils aient autant de finesse.

Côté rendement, les vignes sont à plus au moins 2000 kg/ha autour du rendement de l’appelation (13000 kg/ha), sauf pour la vigne cité ci-dessus (7000 kg/ha). Les raisins sont petits, ne pèsent pas très lourds. Certaines vignes ont des raisins atteints de botrytis et d’autres sont totalement saines. Comme chaque année, notre équipe de  vendangeurs a été briefée pour qu’une étape primordiale soit réalisée lors de la cuieillette: obligation de trier le botrytis avant de poser un raisin dans le panier. En moyenne, le nombre de grappes touchées est faible. Le tri ralenti l’avancement de la récolte, mais c’est un surcoût nécessaire à l’obtension de la qualité. Tous les surcoûts liés à un objectif de qualité (personnel pour le travail en biodynamie, travail manuel, vendangfes, etc) font que notre raison coûte 40% plus cher à produire que le raisin d’une personne en conventionnel cultivant la même surface (source: une étude réalisée à notre demande auprès de notre bureau comptable pour les exploitations de la même surface sur l’exercice 2005).

Sur le plan du botrytis, je me réjouis. La non-fertilisation des vignes couplée à la mise en place de céréales concurrençant la nutrition azotée de la vigne d’une part; et à la biodynamie renforçant les défenses naturelles de la vigne d’autre part, ont permis de voir une chuter fortement les attaques de botrytis entre 2005 et 2006. Certes, il reste toujours 2 ou 3 vignes difficiles, mais les choses évoluent dans le bon sens. On peut encore nettement progresser car j’ai vu dans la même parcelle des rangs où des raisins étaient atteints de botrytis et d’autre totallement exempts… nos poudrages de talc ne semblent pas homogènes… il faut que je fasse installer la poudreuse sur un autre engin qu’un chenillard… il serait alors possible de mieux couvrir les grappes… Si le poudrage est optimisé, le botrytis ne devrait plus être un gros pb à l’avenir.

Allez, je retourne au pressoir car les raisins provenant de nos vieilles vignes de Pinot Meunier d’Olizy seront là d’une minute à l’autre pour compléter notre 3ème marc. Désolé, je n’ai pas le temps de corriger les fautes de frappe qui n’auront pas manqué de se glisser dans ce texte.

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