Floraison, nouaison, cochylis et confusion sexuelle

Juin 25, 2006

Jusqu’à maintenant, la vigne ne portait pas de raisin, mais des inflorescences. Comme pour les cerises, les tomates ou les pommes, la floraison est l’étape nécessaire à la transformation de la fleur en fruit. Chaque année, nous surveillons la météo pour que cette étape se déroule sans soucis. En effet, si le temps est froid et pluvieux, la fleur n’est pas fécondée et il n’y pas de fruits…

Depuis que la chaleur est arrivée, la croissance de la vigne a explosée… Travaillant chaque jour de 5h à 22h30, je n’avais pas trouvé le temps de publier des explications sur mon blog… je vais tenter de résumer l’évolution des futurs raisins…

La grappe a beaucoup grandit et les boutons floraux (groupe n°1 sur la photo) se sont éloignés les uns des autres. Chaque future fleur est couverte d’un capuchon floral (2). Juste avant de se détacher, le capuchon floral prend une teinte violacée en son centre. En tombant, il dévoile la fleur de vigne (3) et libère en même temps une odeur particulière très agréable.  Le futur grain de raisin est au centre des étamines. Il est ouvert et près à recevoir le pollen. La fécondation est alors possible. Après fécondation, les étamines tombent et le grain se referme (on dit qu’il se noue): c’est la nouaison.

La pleine floraison est aussi le moment où il aisé de déceler la présence de la cochylis ou de l’eudémis… Ce sont des "vers de la grappe" qui s’installent dans les vignes à raison de 2 générations. 

En fait, des papillons pondent des oeufs sur les raisins. Les larves qui en sortent agglomèrent plusieurs inflorescences entre elles pour former une sorte de nid, appelé glomérule  (n°4 sur la photo). Lorsqu’on disloque cette glomérule, on trouve une jolie chenille (5). Ici, elle est marron à la tête noire: c’est une cochylis. La chenille n’aimant pas les paparazzi, elle s’est partiellement cachée derrière un grain noué. 

Comme toute chenille, elle va donner naissance à un autre papillon qui pondra des oeufs en Juillet… ce sera la deuxième génération. Cette dernière est beaucoup plus problématique pour la qualité de la récolte puisque la larve va perforer un grain et se loger à l’intérieur. Elle provoque la pourriture de ce grain. De proche en proche, la pourriture peut gagner rapidement une grande partie du raisin.

Le vers de la grappe sont peu nombreux en cette première génération. Il faut chercher un peu pour trouver des glomérules. En secteur confusé, c’est encore plus difficile d’en trouver… en effet, la confusion sexuelle est un excellent préventif des attaques de vers de la grappe.

Articles Similaires