Avant cela, conformément à la réglementation champenoise, les raisins sont pesés afin de déterminer la quantité de caisses qui auront l’honneur de franchir les portes du pressoir… cette quantité s’appelle un marc:
Comme vous les voyez, les raisins sont magnifiques, bien murs, pas très lourds et archi-sains… Quand je vois de tels raisins, je sais qu’il est inutile d’analyser les jus. La dégustation suffit à confirmer ce que je vois. A la dégustation des baies, lorsque l’acidité et le sucre sont bien équilibrés, que le jus reste fin et tien bien en bouche, qu’il y a des tanins, de la minéralité, et cette vibration qui tien la matière, je sais que le raisin est prêt. Ensuite, les valeurs ne sont là que pour se rassurer, pour mentaliser le devenir possible de la vendange ou flatter son égo; mais avec l’expérience, j’ai le sentiment que tout cela est facultatif. La vérité est ailleurs ! :-))
Regardons la beauté de ces raisins de plus près…
No comment…
N’exagérons rien, de temps à autre, une exception vient confirmer la règle avec quelques baies altérées ou au reflet violacé et non noir… mais dans l’ensemble, la qualité escomptée est au rendez-vous.
Par exemple, ci-dessous, voici des raisins de “La Poterne”. C’est un endroit où j’ai eu un gros souci de pulvérisation. En effet, suite à l’adaptation d’un nouveau matériel sur mon micro-enjambeur, tout le circuit hydrolique a été modifié. Sur ce type d’engin à faible puissance, les réglages hydroliques doivent être aussi précis que de l’horlogerie suisse… et malheureusement, le circuit hydrolique n’a pas été correctement installé. Ceci s’est traduit par une perte notable de puissance en côteau, dûe notamment à un échauffement anormal de l’huile (au passage, ce serait de l’huile bio et elle chaufferait plus vite que l’huile de synthèse). Résultat, notre pulvérisation pneumatique n’avait plus de souffle !!
Comme je traite mes vignes lorsque les stomates sont bien ouverts (indispensable à une bonne qualité de pulvé en bio), je me suis apperçu du problème tard le soir, avant la tombée de la nuit, quand j’ai commencé à traiter en côteau.
La protection était insuffisante, puis il a plus pendant 2 jours… le mildiou s’est installé sans difficulté. Je suis passé traiter de nouveau quand les conditions le permettaient, mais c’était trop tard, une partie était en phase d’incubation.
Je guétais, et un jour, j’ai vu l’énorme sortie sur grappe.
Aïe aïe aïe! Je n’avais encore jamais vu d’attaque si virulente.
J’aurais au moins appris quelquechose cette année: le mildiou sur grappe s’arrête sans l’usage de pénétrant ni de systémique !!! C’est déjà une bonne nouvelle, mais regardez le résultat aux vendanges: il manque de nombreux grains sur la grappe!
Les rendements sont pour l’instant dans la fourchette visée, soit entre 9500 et 12000 kg/ha, sauf biensûr dans ce secteur. Je vous laisse convertir en hl/ha.
Les vendanges, c’est un moment de joie, et pas seulement pour le vigneron. Les enfants attendent toujours ces quelques jours par an avec imptience. Ils sont heureux d’aller passer quelques temps avec les vendangeurs et leur papy dans les vignes.
Pour ne pas gâcher ce moment de pur plaisir, le soleil est aussi de la partie… c’est important pour le moral des vendangeurs !
Bref, tout ça fait un papa heureux et comblé.
What else ?!?