Et puis, après tout, ce n’est pas ma faute si les choses sont ainsi… j’ai fait les efforts pour ne pas que mes vins fassent partie de ceux dont la vérité dérrange. J’estime avoir fait ma part du travail 🙂
Suite à mon article, j’ai reçu un commentaire pertinent auquel j’ai répondu. Comme c’est compliqué d’aller lire les commentaires et les réponses, je publie cet échange entre professionnels du vn de manière plus lisible. Espéront que le débat reste à ce niveau et ne dégénère pas rapidement.
c’est parti:
GUS A ECRIT:
Petite question:quid dans cette étude des pesticides “naturels “que sont le cuivre,la roténone et le soufre?Mon premier par son usage courant avant l’arrivée des “synthèses “à stérilisé combien de terroirs viticoles?Sa toxicité est sous surveillance dans le cas de certains cancers….Ma deuxième, la naturelle roténone que l’on applique deux fois plus que les insecticides de synthèse,elle dézingue même jusqu’à la gentille coccinelle….et elle est même mise en cause aux USA dans la maladie de parkinson…..Pour mon troisième,bien que très irritant,on n’y a pas trouvé encore à ce jour de vertus très négatives.
En résumé,ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est inoffensif et il faut que l’hopital arrete de ce moquer de la charité!!On est tous,je dis bien TOUS dans la m……
Amitiés vigneronnes.
MA REPONSE:
Bonjour cher collègue.
Je ne peux pas rester siliencieux devant vos questions, alors je prends la plume.
1 – le cuivre
Il est en effet convenu que le cuivre aurait stérilisé des sols viticoles et agricoles il y a de cela des décénies. Ca remonte à l’ère des pendillards, et même jusqu’au traitement à pompe à dos et au cheval. Certes!
Mais le matériel de traitement a fortement évolué en 30 ans, et la qualité de fabrication bouillie bordelaise aussi. De ce fait, là où les générations précédentes utilisaient 15 à 50 kg/ha de cuivre métal tamponé par an, les vigenrons bio utilisent de 1 kg à 8, voire 10 kg ha en cas d’accident, avec une moyenne inférieur ou égale à 6kg/ha/an sur 5 ans… les temps on bien changé.
De son côté, l’INRA a prouvé qu’en deça de 8kg de cuivre métal par an sur 5 ans, il n’y a pas destruction de la biomasse du sol. On peut aller au dela si la biomasse vivante est très grande. Ainsi des vignerons en bio depuis de nombreuses années ont parfois des sols carrencés en cuivre. C’est probablement car cet oligo-élément est un régulateur indispensable pour la plante sur le plan nutritionnel et sur le plan de la protéosynthèse (voir les travaux de CHABOUSSOU à l’INRA intitulé “Les plantes malades des pesticides)
Dans ces conditions,vous devez vous demander “pourquoi les normes de cuivre autorisées en bio ne sont-elles pas plus flexibles ?”. Ce serait tout simplement car si la loi autorisait 8 kg/ha de cuivre métal par an, tout le monde pourrait travailler en bio sans soucis sanitaire… mais là, ça fait peur à l’industrie phyto: si tout le monde travaillait en bio, leur chiffre d’affaires serait divisé par 5… qui a envie de perdre 80% de ses revenus ?, sachant que l’utilisation de phyto crèe de nombreux emplois connexes:
– fabrication de bidon en plastique (qu’il faut brûler pour produire un peut plus de CO2)
– fabrication de locaux pour le stockage des phyto
– fabrication d’aires de lavage des tracteurs et pytobac pour récupérer les eaux de lavage souillées
– fabrication d’équipement de protection individuelle pour le vigenron qui fait ses traitements habillé en cosmonaute
– fabrication de centre spécialisés pour la détection et le traitement des cancers
– financement d’instituts de recherche pour trouver des remèdes aux cancers nouvellement créés
– construction de lignes de fabrication spéciales pour la fabrication des traitement médicamenteux des cancers
– construction de centres de soins spécialisés dans les traitement des cancers, avec service ambulancier et garde médicale à domicile
– et comme par hasard, les metteur en marché des soins sont rarement éloignés des fabricants des phyto.
La boucle est bouclée, le système est bien rôdé, le consommateur paie pour manger, et repaie pour se soigner; et l’industriel à l’origine du phyto attend sagement que les royalties tombent…
Alors, pourquoi changer un système qui marche ?
Pourquoi expliquer au consommateur qu’il est berné; et que si les vendeurs de pesticides devaient supporter les frais liés à l’utilisation des pesticides, la culture bio serait beaucoup plus économique, tout en préservant leur santé ?
2- La roténone
En effet, cette substance naturelle est à proscrire. Je crois qu’elle est maintenant interdite au cahier des charge bio. Je sais qu’elle était utilisable, ce qui ne veut pas dire qu’elle était utilisée. A ce jour, je n’ai encore pas rencontré de vigneron bio qui en ai utilisé (même dans les secteurs de lutte obligatoire contre la flavescence dorée; car lorsqu’on soigne les causes qui font que le cep “appelle” la cicadelle de la flavescence, il n’y a plus de flavescence)
3 – le soufre
Comme le cuivre, il fait partie des oligo-éléments qui jouent un rôle de régulateur dans la plante, favorisant lui aussi certains équilibres cationniques et la protéosynthèse… d’où des vins plus stables, aux pH plus bas, nécessitant moins de soufre qu’en conventionnel ; et necessitant très rarement les additifs oenologiques usuels comme les tanins, colles, anti-oxydants, anti-oxydases… etc
Pour en revenir au sujet du mail: les résidus de pesticides dans les vins
1 – je n’ai jamais trouvé de taux de cuivre élevé dans les vins bio car le cuivre excédentaire reste dans les bourbes et/ou dans les lies. Il est systématiquement éliminé du vin.
2-Le taux de soufre est généralement plus faible en bio qu’en conventionnel car le vin est plus stable (c’est la conséquence d’une fertilisation naturelle couplée à la régulation du cycle de l’azote par le cuivre dans la plante… et à la protéosynthèse). En utilisant moins de soufre, voir pas du tout comme le font certains vignerons bio, on permet à des personnes allergiques au soufre d’avoir accès au vin.
3-Quant à la roténone, même si d’avanture elle était utilisée, sa forte biodégradabilité fait qu’elle est à coup sûr introuvable sur la peau du raisin au moment des vendanges… c’est l’avantage de travailler avec des substances naturelles: les effets biocides disparaissent quelques jours après l’application (c’est aussi le cas de la tisane d’ortie prolongée contre les araignées rouges ou jaunes). Pour les produits phyto de synthèse, les réaction chimiques crèent des énergies de liaison entre atomes et/ou molécules beaucoup plus fortes que celles que la nature peut créer.
C’est quoi l’énergie de liaison ? On pourrait l’imager comme la force du champ magnétique qui unit deux aimants. Certains aimants se détachent l’un de l’autre à la main, pour d’autres, notre force est trop faible pour les décoller. Dans le cas des substances phyto de synthèse, certaines liaisons sont trop fortes pour que les micro-organismes (champignons, bactéries, levures) séparent les molécules en plusieurs parties plus simples. La molécule n’est donc pas biodégradable, et l’effet du pesticide dure des années sur la faune, la flore, ou sur la flore intestinale du consommateur…
Parfois, seulement un partie est biodégradable et une autre ne l’est pas. Cette seconde partie forme un métabolite. C’est le cas du glyphosate. Certaines pesticides ou certains métabolites miment des hormones que notre corps fabrique, ce qui perturbe l’équilibre fragile de notre système endocrinien… allergies, malaisies, vertiges, irritations, colère, anxiété, diabète,violence font partie des réponses du corps humain à ces perturbations.
Pour la flore intestinale de l’homme, des solutions existent: réencemencer l’appareil digestif avec des micro-organismes multipliés en labo (Actimel par exemple). Ainsi, les personnes retrouvent un partie de leur capacité digestive et évitent d’être carrencés en certains minéraux, oligo-élements ou vitamines car les micro-organismes capables de les extraires des aliments sont de nouveau présents… Actimel n’aurait jamais du voir le jour si nous n’avions pas dégradé à ce point notre santé et notre environnement… toutefois, cela ne suffit pas pour recouvrer une flore intestinales complète.
C’est pareil pour la vache: en apportant des micro-organismes du système digestif dans la ration alimentaire de la vache (nourrie avec des aliments enrichis en pesticides grâce à la culture raisonée), le recours aux antibiotiques chute de 40% dès la première année. Le paralèlle avec l’homme est facile à voir…
C’est formidable de constater que lorsqu’on arrête de détruire la nature, les choses vont mieux pour tous , non ? Il y aurait encore de nombreuses choses à ajouter, mais il faut que je me ménage pour le travail au chai demain matin.
Bonnée soirée!
Franck
P.S. Je n’ai vraiment pas le sentiment d’être dans la m…