Vous avez dit bio quoi ? BIODYVIN ??

Jan 8, 2006

6 Janvier 2006 – Château-Thierry (02)
BIODYVIN fait son assemblée générale…

Ils sont venus et parfois de loin – Gigondas, Bourgogne, Bordelais, Allemagne, Alsace, Sancerrois, … – jusque chez leurs collègues champenois…
L’accueil chaleureux compensa la rudesse de la journée: température proche de 0°C, chutes de neige.

Qu’est-ce qui peut amener deux à trois douzaines de vignerons à se rencontrer alors qu’ils sont géographiquement éloignés ?

C’était ma première participation et j’ai pu voir l’attachement de ces vignerons à BIODYVIN: une association créée par des vignerons pour des vignerons qui travaillent 100% de leur vignoble en biodynamie, qui veulent élaborer les meilleurs vins qui soient de la façon la plus naturelle possible (levures indigènes, pas de chaptalisation, pas d’acidification, pas de collage, pas de filtration, que sais-je encore?) et faire savoir que c’est possible… 
Cela passe par une sélection des "prétendants" à l’entrée: il faut montrer patte blanche car les vins doivent être irréprochables! J’ai d’ailleurs pu constater lors du déjeuner la grande qualité des vins apportés par les vignerons présents. Si je devais leur trouver un point commun, je dirais que ce sont des vins qui "vibrent", qui ont une énergie propre et ne laissent pas indiférents.

Alors pourquoi BIODYVIN ?

La biodynamie n’est pas une recette. Elle apporte des réponses à certains problèmes, mais soulève de nombreuses questions. Même la science ne sait pas (encore ?) tout expliquer.
Or, il est nécessaire de comprendre certaines choses. Seul dans ses vignes, c’est impossible. Le rassemblement permet de mettre des moyens en commun pour déléguer des recherches à des scientifiques afin de mieux comprendre l’incidence d’une préparation sur la vigne, avec toute la rigueur nécessaire. C’est un point primordial.

Ensuite, valoriser le résultat de son travail seul est presque impossible. Se grouper et parler d’une seule voix pour montrer le potentiel de la biodynamie a plus de chance de porter ses fruits.

Enfin, il est possible de trouver un conseil au vignoble pour la conduite en biodynamie… mais le métier de vigneron ne se limite pas à la simple production de raisins. Il faut aussi penser les vinifications autrement… or, la frilosité des oenologues à conseiller des alternatives dans les vinifications est un véritable frein à l’expression intègre du potentiel terroir. L’association permet de se rencontrer pour échanger des expériences aussi bien à la vigne qu’au chai.

Une belle journée durant laquelle j’ai rencontré des vignerons intéressants, ouverts, compétents, humbles et toujours à l’affût de la petite chose qui leur permettra d’avancer. Il est fort possible que je tente mon entrée dans ce cercle fermé, en espérant ne pas échouer lors de l’examen d’entrée.

 

7 Janvier 2006 – Crouttes-sur-Marne (02)
Discussions entre vignerons…

J’arrive avec un peu de retard au Champagne BEDEL à CROUTTES-sur-MARNE. Deux représentants  – le père et le fils – du Champagne LAERTS (CHAVOT (51)) sont déjà là. Ils viennent d’essayer la biodynamie sur une partie de leur vignoble et se posent beaucoup de questions. Leur souhait est de rencontrer d’autres vignerons champenois avec un peu d’antériorité. Chez les BEDEL, la biodynamie a été commencée en 98… Le recul et l’expérience du domaine sont précieux pour qui débute. C’est une joie de pouvoir me joindre à eux et de profiter de cet échange. Les discussions sont passionnantes. L’heure passe vite. Il faut déjà repartir.

Vincent me propose de déjeuner avec lui. Les discussions n’avaient fait que commencer. De nombreux sujets n’avaient pas été abordés, notamment les vinifications. C’est sur ce point que j’ai le sentiment de devoir progresser le plus. Vincent pratique la levure indigène (levure naturellement présente sur le raisin et non une levure commercialisée par un laboratoire) pour ses fermentations alcooliques depuis 2003, vinification partielle en barriques, l’autre partie en cuves, avec ou sans fermentation malolactique. Le domaine a la chance de travailler de grandes parcelles, ce qui lui permet d’isoler plusieurs lieux-dits. Les vins sont beaux, sans aucune déviation organoleptique (pas d’arôme désagréable comme on peut parfois le constater en levures indigènes) et présentent une belle personnalité. Une jolie dégustation qui me fait réfléchir…

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