Aujourd’hui, j’ai eu la chance de participer à une formation qui abonde dans le sens des travaux de Chaboussou. Ce chercheur qui travaillait à l’origine à l’INRA avait mis en évidence l’effet indésirable des pesticides sur les plantes. Il avait mesuré les désordres biologiques induits par certaines molécules chimiques dès les années 60 et jusque dans les années 80. Ces désordres, principalement mesurés par des carrences ou excès induits en élements minéraux ou oligo-éléments, mettaient la vigne et les autres cultures dans un état de fraglité : celles-ci se trouvaient apétantes pour les pathogènes et cryptogammes. Ces ravageurs n’allaient alors pas se priver de se régaler des cultures et de pulluler…
Certains de ses travaux sont regroupés dans un ouvrage nommé "Les plantes malades des pesticides". Vous pouvez vous le procurrer auprès d’Ulrich SCHREIR, bien connu pour ses dynamiseurs en Val de Loire.
La FRAB a invité Eric PETIOT ce jour au Lycée Agricole de Rethel pour exposer à une poignée d’agriculteurs – qui s’intéressent de près ou de loin à la bio et à la biodynamie – certaines facultés des plantes.
Par une approche rigoureuse, il a pu identifier certaines molécules biochimiques aptes à aider les cultures à se défendre contre certains agresseurs (phénols, aldéhydes, etc)… mais comme le disait CHABOUSSOU avant lui, les pesticides modifient beaucoup de choses dans la plante.
Erci PETIOT a eu une autre approche que celle de CHABOUSSOU basée sur la constitution minérale des plantes. En étudiant le pH, le potentiel rédox et la résistivité d’une plante, il a pu constater que la plante se trouve en parfait état de santé pour certaines fourchettes de valeurs, et qu’elle développe des pathologies quand ces valeurs sortent des fourchettes. Ceci vaut aussi pour le sol…
Il a notamment constaté qu’une plante dont tous les paramètres étaient dans la bonne fourchette se voyait avoir ses paramètres totalement hors fourchette après application d’un pesticide de synthèse (fusse même un désherbant appliqué au sol). La plante se bloque alors en situation de détresse, ce qui affaiblit ses défenses immunitaires. Par ce biai, elle prévient les autres membres de son espèce que quelque chose ne va pas… malheureusement, elle averti aussi ses ravageurs qu’elle est en position de faiblesse, ce qui incite ces derniers à s’attaquer à elle en priorité…
Voyant de nouvelles attaques sur sa culture, le vigneron/agriculteur appliquera un autre pesticide et la boucle est bouclée…
Une solution existe pour rétablir ce déséquilibre: la multitude de composés de défense immunitaire que peuvent produire certaines plantes. On en rencontre jusqu’à 150 dans une même plante… du fait de la synergie entre toutes ces molécules (bâties depuis des millions d’années en réponse à certains agresseurs), la nature met à notre dispositon un redoutable arsenal de moyens de lutte contre les ravageurs de nos cultures… à nous de savoir quels principes actifs extraire, comment les extraire et vérifier que leur pH, leur potentiel rédox et leur résistivité sont compatibles avec le maintien de la plante en bonne santé. Les moyens d’extractions connus sont pour partie ceux que j’utilise en biodynamie: tisane, décoction, extrait à froid, extrait fermenté, distillation d’huiles essentielles. Peut-être une nouvelle ère dans la protection des plantes ?