Je cite un extrait du bulletin d’information de BLE datant du 7 Décembre 2001, rédigé par Michel RIOUSPEYROUS.
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"Comment ne pas réagir devant les expérimentations menées par les instituts officiels (protocole inadapté, douteux) autour du cuivre.
Un exemple: Mr CHAUSSOS, Inra de Dijon, aux journées ITAB viticulture 2000, nous présente une étude sur les effets dépressifs (quoique relatifs) du cuivre sur la lombriculture et l’activité microbienne.
Tout d’abord, ces études sont réalisées en station INRA, mais en aucun cas en situation réelle de sols et pratiques de quelqu’un travaillant en viticulture biologique.
Quelle valeur ?
Ensuite, il s’agit d’essais à 50 kg de cuivre métal/ha/an pendant 6 ans ! Incroyable, pour des scientifiques, aucune relation aux réalités. Alors quand je mets en doute la valeur de ces essais, le peu d’intérêts d’expériences dont on sait d’avance que les effets sont négatifs et qu’il ferait mieux de chercher de nouvelles alternatives au cuivre, il me répond narquois qu’ils en ont: les OGM.
Quand on sait que les études officielles ont tourné avec du sulfate de cuivre pur (non neutralisé à la chaux), donc sous la forme la plus soluble et dépressive , que des tests ont été faits sur des espèces de vers qui ne vivent pas en sols cultivés ou sur des sols polders, très filtrants… Que faut-il penser ? Qu’on veut condamner le cuivre et surtout en premier plan la bio (viticulture, maraîchage, arboriculture…) et continuer les perspectives avec l’agrochimie ou les OGM.
A côté de ça, des études comparatives en Allemagne ont donné des résultats supérieurs (populations lombriciennes), par rapport à une conduite conventionnelle. Le cuivre a été réintroduit en Allemagne.
Alors bien sur, il y a des effets dépressifs viticoles et toujours un danger potentiel, ce n’est pas un fongicide neutre, loin de là. Tout dépend des conditions de sol et d’application. Aujourd’hui on raisonne et de nouvelles formulations homologuées à 1000 g/ha de cuivre métal vont apparaître.
Mais les mêmes qui font campagne contre le cuivre ont à l’époque préconisé des doses de 5000 g de cuivre métal par ha et par traitement (il y a des écrits!!!). C’est trop facile et démagogique de se servir du thème cuivre pour condamner les pratiques biologiques. Alors, même si le cuivre ou la maîtrise du mildiou constituait un problème majeur, pourquoi ne pas préconiser largement: l’emploi du soufre à la place des IBS contre l’oïdium, ou contre l’excoriose à la place de l’arsenite de soude, l’usage d’argile et de lithothamne contre le botrytis, l’usage du bacilius thurengiensis à la place des insecticides à large spectre ?"
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Depuis cette étude caduque [dont le but était visiblement -selon l’auteur – de discréditer la lutte biologique afin que la lutte raisonnée/durable (obligée de faire marche arrière) cède le pas aux OGM et non à des techniques culturales respectueuses de l’environnement], l’INRA de Dijon a montré que "les doses de cuivre actuellement applicables (8 puis 6 kg/ha/an de cuivre métal) sont tout à fait compatibles avec une activité et un développement « normal » des micro-organismes du sol".
Cette seconde étude a été conduite sous la responsabilité de ce même M. Rémi Chaussod, Unité mixte de recherche INRA – Université de Bourgogne Microbiologie et géochimie des sols, département Environnement et Agronomie et département Santé des Plantes et Environnement, centre de Dijon. Je dois le féliciter pour être revenu sur les conclusions de sa première étude en menant une seconde étude en phase avec les réalités du terrain. Cette qualité d’admettre ses erreurs n’est pas donnée à tout le monde !
Vous pouvez lire un article plus complet sur la relation Cuivre/sol/plante sur le site de l’INRA à l’adresse suivante: http://www.inra.fr/presse/raisonnement_de_l_usage_du_cuivre_en_agriculture_biologique
Aujourd’hui, de nombreux vignerons continuent de croire que le cuivre est toxique pour le sol… il fallait leur permettre d’actualiser leurs connaissances.