LIFE

Nov 10, 2006

Dominique BELPOMME avait raison: pour parvenir à résoudre les problèmes liés aux pesticides, il faudrait réduire leur utilisation d’un facteur 1000. Une étude de transfert des pesticides via les eaux de ruissellement viticoles vers les cours d’eaux vient de mettre en évidence que la pollution de l’eau est 1000 fois supérieure à la norme.

La présentation des résultats se tenait dans notre village ce lundi. Elle avait pour but de présenter l’avancement des recherches sur l’épineux sujet des pesticides… La première année (2005) servait à faire le bilan des pratiques au vignoble. Les concentrations de pesticides dans le cours d’eau en bas du coteau viticole se trouvaient alors 2000 fois supérieures à celles qu’autorise la réglementation européenne… En clair, d’ici 2015, il va falloir parvenir à réduire la pollution par les pesticides dans l’eau d’un facteur 2000. Autant dire qu’il y a du pain sur la planche !

La concentration en pesticides a été divisée par deux entre 2005 et 2006 dans le cours d’eau en bas du côteau . Cette nette amélioration est le fruit  de la mise en place de couverts enherbés et d’épandage d’écorces afin de piéger les pesticides dans les parcelles. Par cet astucieux système, le transfert des pesticides vers les eaux de surface est limité.

Bonne idée ?
Pour la  qualité de l’eau à court terme, certainement… mais ne faisons-nous pas que "reculer pour mieux sauter" ? En effet, il arrivera un moment où les sols arriveront à saturation de pesticides. Ils ne pourrons plus en accumuler et le "trop plein" va se vider encore une fois dans nos cours d’eau. A moins que la vigne ne vienne épurer le sol en puisant ces pesticides pour les concentrer dans son feuillage, ses racines, et ses raisins. 

Quelles solutions envisagées ?
Des bassins de rétention – construits en bas de coteau en 2003 – collectent les eaux de ruissellement provenant des vignes. Les eaux y transitent et y décantent plus ou moins avant d’être lentement déversées dans le cours d’eau en aval.
En 2007,  l’étude porterait sur pesticides dans ces bassins par les rayons solaires et/ou par la vie microbienne vivant dans le bassin.  Pour ce faire, de l’eau serait bloquée sur une hauteur de 1 mètre afin de créer une sorte de lagune.

Les choses avancent…
Enfin! Une étude européenne est menée pour essayer de préserver la santé des citoyens. Les pesticides sont bien connus pour être dangereux pour la santé (troubles de la fertilité de l’homme et de la femme, cancers, leucémie, allergies, altération du système nerveux et du système endocrinien, etc, etc. ). Le mieux est de limiter l’exposition de la population à ces pesticides…

La première chose qui a été mise en place dans ce sens, est d’obliger les vignerons à respecter un délai de 6h à 48h avant que leurs employés ne retournent dans les vignes après un traitement. On ne peut que se féliciter de cette mesure: suivez le lien de cet article.

Débarrasser l’eau des pesticides est une autre bonne mesure puisque le quidam qui arrosera sont jardin n’enrichira plus ses légumes en pesticides. Les animaux qui vivent dans l’eau ou boivent l’eau des cours d’eau seront – eux aussi – en meilleure santé et auront de meilleures facultés de reproduction.

Restera ensuite à débarasser notre alimentation des pesticides… Pour les poissons, on pourra de nouveau pêcher du poisson "sans pesticides". Pour le reste, je ne vois pas comment on fera! Dans le cas du vin, l’exposer à la lumière lui donnerait le fameux "goût de lumière" et il serait imbuvable.

Petite idée personnelle…
Même si on trouvait un moyen d’épurer l’eau souillée par les pesticides, il serait extrêmement coûteux pour la collectivité d’aménager des bassins étanches en aval de toutes les parcelles viticoles et agricoles. Je pense qu’il serait préférable d’allouer l’argent que ces aménagements demanderaient dans la conversion des exploitations en culture sans pesticide. On économiserait les frais de dépollution des aliments, de dépollution de l’air, les dépenses de santé pour soigner les malades de cancers , les dépenses pour traiter aux hormones les couples stériles, et on éviterait de devoir financer des programmes de recherches pour soigner des maladies qu’on qualifie de rare aujourd’hui mais qui pourraient devenir banales si rien ne change.

Mais bon, je peux toujours rêver: nos grands groupes internationaux pourraient-ils encore croître si on n’inventait pas de nouveaux poisons pour inventer de nouvelles maladies, puis trouver de nouveaux médicaments (qui sont parfois de nouveaux poisons)????

Tous les politiques le disent: il faut de la croissance économique… le fonctionnement actuel est un très bon moyen d’y parvenir puisqu’il faut construire des usines pour fabriquer les produits de traitement des vignes et les des médicaments, développer des outils toujours plus sophistiqués pour diagnostiquer les maladies (scanner, IRM, etc), inventer de nouveaux moyens de corriger les désordres biologiques induits (thérapie génique, etc), construire de nouvelles unités de soins, former de plus en plus de personnel hospitalier dans des universités flambant neuves pour répondre à l’augmentation des patients,  etc.

Cependant -à jouer à ce petit jeux – je crains  que les désastres environnementaux et de santé publiques ne progressent plus vite que notre croissance économique… il se pourrait que nous ne soyons plus en mesure de soigner les maux que l’Homme a créé… on laisserait alors du monde sur le carreau, et pas que des humains!

Pour tout savoir sur le projet LIFE:
 http://www.groupeirhenvironnement.com/IRH-Environnement/telediag/SWAP-CPP/index.html

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