Travaux d’automne

Oct 29, 2007

Couleurs-Automne.jpg Les raisins sont cueillis, le vin fermente, on pourrait croire que l’année est terminée. Vous pourriez croire que le vigneron se repose de son dur labeur… Erreur! La vendange n’est qu’un début.
C’est le début des vinifications, mais c’est surtout le début d’une nouvelle année au vignoble. La prochaine vendange se prépare dès maintenant!

Les rameaux se sont tranformés en bois pendant que les raisins murissaient. On dit qu’ils ont aoûté. Les feuilles sont encore accrochées aux rameaux. Elles vont bientôt tomber, c’est la “chute des feuilles”. 
La sève alimente la feuille de vigne via de minuscules cannaux: les vaisseaux du bois.  Pour protéger les rameaux de l’esca, la vigne fabrique un liège à la base de la tige de la feuille qui va obstruer ces canneaux. C’est une protection naturelle. Afin d’aider la vigne à synthétiser ce liège, nous effectuons une dynamisation de silice de corne appliquée juste après vendanges. C’est ainsi que nous avons vu l’esca régresser ces dernières années dans nos vignes.

Suite à l’épandage de cette préparation biodynamique, les feuilles prennent rapidement leurs couleurs d’automnes et chutent lorsque le liège est fabriqué… A mon sens, les gelées ne doivent en aucun cas être le facteur déclanchant de la chute des feuilles, car cela signifierait que le liège protecteur n’est pas en place et que les rameaux seront plus sensibles aux maladies du bois les années suivantes…

Avec la chute des feuilles, la vigne entre en dormance. Les feuilles mortes constituent une matière organique contenant environ 6% d’oligo-éléments et éléments minéraux (94% d’une plante est constituée de C, O, ou H, puisés dans le CO2 de l’air et dans l’H2O de l’eau). Il faut conserver cette ressource minérale jusqu’au printemps, lorsque les plantes les chercheront pour parfaire leur constitution. La forme “d’hibernation” doit donc être une forme non lessivable: la matière organique sera donc humifiée sous l’action de micro-organismes. 

Pour favoriser cette humification; et pour développer le sol et sa structuration, nous utilisons une autre préparation biodynamique répondant au doux nom de “compost de bouse Maria Thun” (nom de son inventeuse). C’est une préparation qui s’utilise à 240 g/ha. Vous pouvez la voir ci-à-droite. Vous pouvez constater que des vers du compost y naissent presque spontanément… 

Cette préparation va apporter une énergie à la vigne pour que le sol évolue vers une forme où la matière organique est mieux transformée et où le sol est mieux structuré (porosité accrue notamment)… C-B-M-T.JPGet oui, la matière évolue en fonction des énergies auxquelles elle est soumise. On le voit quand on utilise la chaleur ou un laser sur du métal… tout simplement car la matière n’est qu’une énergie densifiée (souvenez-vous du big-bang)… selon l’énergie appliquée à la matière, celle-ci évoluera dans un sens ou dans un autre. Même les mots ont une énergie, je vous parlerai de l’expérience d’EMOTO prochainement.

Dans le cas du compost de bouse Maria Thun, les énergies sont d’origine cosmique (et non comique). On connait tous l’influence de la lune sur les légumes du jardin ou sur les champignons… les autres planètes jouent aussi un rôle. Je suis conscient que ces notions peuvent paraître abstraites de nos jours, pourtant, on les constate. De nombreuses civilisations orientales connaissent les interactions entre les organes du corps humain et ces rythmes cosmiques. Ce sont des notions que notre monde matérialiste a bien souvent perdu, mais dont la médecine chinoise se sert encore aujourd’hui… parfois, lorsque la médecine moderne est dans l’impasse, les soins énergétiques qui tiennenent compte de ces aspects non quantifiables sont une bonne alternative… c’est un autre sujet qui montre que tous les aspects de la Vie sont imbriqués et qu’il serait déraisonnable de considérer uniquement ce qui est visible ou palpable pour réussir la culture des vignes.

La chute des feuilles est aussi la période pendant laquelle il est judicieux d’apporter les composts biodynamiques et autres apports organiques naturels au vignoble. En effet,  cela facilitera la structuration du sol d’une part, et cela nourrira le sol d’autre part. Il est nécessaire d’avoir un sol bien nourri dans lequel la vigne ira puiser ses aliments en fonction de ses besoins. De manière conventionnelle, on cherche trop à assister la vigne par des engrais qu’elle prend de manière presque directe. Cette pratique est assimilable au gavage des oies et non à de la nutrition de pointe: la vigne, par la nature des engrais (partiellement ou totalement solubles), n’a pas la possibilité de faire le choix de ses aliments; ni de les équilibrer entre eux selon les besoins du moment… son alimentation est  fréquemment carrencée ou excédentaire, ce qui fragilise sa santé.

Autre point important pour le printemps suivant: le travail du sol. 

Au printemps, il est intéressant de conserver une flore diverse et variée dans la vigne. Cette biodiversité régule de nombreux ravageurs et auxiliaires de la vigne, tout en maintenant la Vie. Cependant, il faut veiller à ce que l’herbe ne vienne ni concurrencer la vigne sur le plan alimentaire et hydrique; et il faut veiller à ce que l’herbe sous les ceps ne monte pas au point d’asphixier les raisins. C’est maintenant que cet aspect de la culture de la vigne se prépare.
Vigne-d-automne.JPG

Ci-dessus, une vigne dont le sol n’a pas été travaillé depuis plusieurs semaines. Le sol est “à plat”. La méthode que nous utilisons est celle qui était pratiquée autrefois. La viticulture traditionnelle a été affinée patiemment ,au fil des générations de vignerons, avant l’arrivée du désherbage chimique. 

Leger-butageJPG.JPG

La technique est simple: on “chausse” la vigne à l’automne en créant une légère butte de terre sous le rang de vigne (appelé cavaillon). Au printemps, le passage de l’intercep sera facilité. L’herbe naissante (au stade plantule) sera chahutée lors du passage de l’outil et le “cavaillon” restera propre. Plusieurs outils de travail du sol sont utilisables pour réaliser ce buttage. 
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Pour cette fois, nous avons opté pour les cover-crop (voir photo du tracteur qui nous sert à travailler les sols).
Echantillon-de-terre.JPG

Cette année, en raison de l’excès de pluie, les sols ont été trop peu travaillés. 
En cette saison, l’humidité arrivant, nous déléguons le travail du sol aux vers de terre, pendant que le sol n’est pas trop froid.

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