L’organisation très professionnelle de “Lettre de Chateaux” a permis de profiter d’un bel espace, lumineux, clair et chaleureux, le temps d’une journée. Nous avons vu passer du beau monde, beaucoup de monde, et la journée fût chargée. J’ai quand même fait un break d’une dizaine de minutes pour consommer mon sandwich en plein air, avant de retourner à mon stand où deux charmantes jeunes femmes étaient en train de déguster nos champagnes.
Après cette courte halte, c’était reparti jusqu’à plus de champagne… Malgré ma prévoyance, je n’avais plus rien à faire déguster à partir de 17h. Je suis content des retours et des commentaires sur nos champagnes lors de ce salon très professionnel, où de plus en plus de spécialistes du vin savent déguster en profondeur; c’est à dire déguster au delà de la dégustation classique.
En effet, généralement, les vins issus de vignes en biodynamie ont quelquechose qui nous attire; et lorsqu’on a aimé cette verticalité, cette digestibilité, on a du mal à revenir en arrière. Ce sont des caractères que j’ai pu apprécier après 17h chez les quelques confrères où j’ai pu déguster…
J’ai fait quelques mètres depuis mon stand pour aller en Australie chez CASTAGNA VINEYARD où j’ai trouvé un sparkling Genesis 2005, une syrah méthode champenoise, 2 ans sur latte, très fraiche, pure, droite et précise, pleine de fruits noirs bien mûrs, un régal !
L’ensemble de la gamme était dans le même style: fruité, frais, pur, minéral et précis, tout ce que j’aime. J’espère réussir à en trouver quelques bouteilles en France pour faire connaître ce travail remarquable en France. Il y a des idées reçue sur la suprématie des vins Français qui vont encore tomber 🙂
Ensuite, je me suis dirigé vers la salle 2. L’entrée était filtrée car la salle avait tendance a être bondée et il y avait une longue file d’attente dans les couloirs. Il fallait être patient en cette journée pour aller déguster les vins du Domaine Leflaive, Lalou Bize Leroy, Humbrecht, La Roche aux Moines, etc; mais j’ai pu éviter cette attente (pourtant après 17h) grâce à mon badge d’exposant.
Je n’ai choisi qu’un domaine dans cette 2ème salle, dont on me parlait depuis des années: Le Domaine des Sablonnettes. On ‘avait toujours dit que ses liquoreux sont mythiques, alors j’ai satisfait ma curiosité avec un Vieilles vignes 2008 100% chenin, 80 g de sucre résiduel. Encore une fois, c’est frais, droit , précis, net, et ça me plaît beaucoup, sans lourdeur car le sucre ne paraît pas.
Ensuite, on monte d’un cran; Les Erables 2007 avec 180 g de résiduel. Le sucre se sent encore moins que sur le vin précédent. La trame minérale est magnifique, la bouche est encore plus fine, d’une précision incroyable, très pure et belle persistance. Voilà un vin que j’adore, il faut que j’en réserve au domaine.
Je lis la description du domaine “Au coeur de l’anjou, Joyau de la diversité, nous cultivons nos vignes depuis 1997 en culture biologique pour en extraire des vins authentiques, sans chaptalisation, ni levurage, ni collage, etc…”
Je suis heureux de constater que le Paradis est accessible sur Terre (et encore, il parait que le Vilain Canard est une pure merveille à découvrir) et je décide continuer mon chemin dans la 3è salle.
J’arrive au Domaine Montirius. J’ai l’occasion de déguster les vins primeurs lors du salon BIODYNVIN qui a lieu lors de la semaine des vins primeurs du Bordelais au Chateau Fonroque (St Emilion). On commence avec le Clos (syrah/grenache), très belle matière, les tanins ont, pour mon goût perso besoin d’encore un peu de temps. Beau potentiel qui se dévoilera le temps venu. Déjà intéressant maintenant.
JARDIN SECRET 2007: jolie trame tanique, touché velouté, fruits noirs, bel équilibre tanins/alcool, le tout bien intégré, notes d’olives à l’aération.
TERRE DES AINES 2006 (20% mourvedre). Trame plus serrée, necessite du temps, fin et élégant. Un beau vin à encaver !
CONFIDENTIEL 2006: vin provenant de la même parcelles sur un lieu aux caractéristiques particulières. Une agréable sensation envahi mon palais, la bouche est totallement différente, le vin montre sa verticalité… c’est celui que je préfère…
Quelques tables plus loin, Le Domaine de la Fourmente.
Domaine inconnu pour moi. J’y ai dégusté de très beaux vins (j’écourte):
Nature Rouge 2007 au beau touché de bouche,
Les Garigues 2006: soyeux, fin, élégant, belle longueur, persistant
Grains sauvages 2006: encore un vin qui fait du bien quand on le boit, la robe est plus profonde, le nez est plus profond, belle trame fruitée, très pur avec du CO2, gourmand, plein et net. Il s’agit d’un 100% grenache, vinifié sans soufre… comme quoi, il y a vraiment une piste à creuser du côté des vins sans soufre. Quel message ce vin nous communique-t-il sur la culture de la vigne pour réussir de si grands vins sans soufre ?
Enfin, pour terminer cette belle journée, j’ai fait un détour par les Baux de Provence, au Chateau Romanin.
J’ai pu apprécier LA CHAPELLE DE ROMANIN en rosé et en rouge. Le 2005 est bien fait: nez dense, fruit noir, un côté fûmé provenant probablement de la minéralité, longueur sympa… un beau vin à découvrir sur de belles viandes grillées, avec ou sans épices. J’ai eu le plaisir de voir qu’il y en a Epernay, en magasion BIO “Un Coin de Nature”.
Ce domaine produit aussi le Chateau Romanin Rouge 2005, nez harmonieux, vin fin, délicat, plein, belle matière, belle allonge en bouche, un côté puissant. Le 2004 m’a semblé plus assouplis, plus onctueux.
Bref, de belles découvertes, sans aller voir tous les domaines les plus mythiques. Une belle brochette de vignerons et de savoir faire. J’imagine que les dégustateurs ont pris du plaisir sur ce salon. Le fait d’être dans VINEXPO semble une bonne chose pour que la biodynamie ait la visibilité qu’elle mérite.
Par curiosité, voici la liste des exposants: